Quels sont les différents types d’animation ?
Des trucages traditionnels aux images de synthèse, comment les types d’animation se sont nourris des innovations des précurseurs du dessin animé pour aboutir aux réalisations contemporaines intégralement assistées par ordinateur ?
Les types d’animation traditionnelle
Avant l’arrivée du digital, l’animation existait déjà. Proches du trucage, il s’agit de techniques encore utilisées de nos jours. Le premier grand type d’animation, c’est le dessin défilant. La première illusion consiste d’ailleurs à faire tourner un disque autour d’un axe dans lequel étaient aménagées des fentes. Sur la surface du disque étaient peintes les diverses phases d’un objet en mouvement. En observant la rotation à la lumière depuis un miroir, on pouvait voir son mouvement continu : c’est le Stroboscope de Stampfer.
Très rapidement, les professionnels du cinéma et de l’illusion utilisent des marionnettes ou des animatroniques afin de donner vie à des créatures fantastiques. Ces poupées, parfois grandeur nature, nécessitent qu’un acteur ou un « pilote » se charge de leur donner leur mouvement. Cette technique a notamment été utilisée dans la saga Star Wars, avec le succès qu’on lui connaît.
La 2D : entre animation traditionnelle et numérique
La majorité de ces types d’animations traditionnelles consiste à faire défiler rapidement des images uniques afin de stimuler le mouvement, en jouant sur la persistance rétinienne. Une cadence de 12 images par seconde permet de créer cette illusion d’optique et une bonne qualité de fluidité des images. Parfois, on opte pour une technique de 8 images par seconde. Dans ce cas, l’animation est moins fluide, mais les temps de production sont nettement diminués.
Dans le dessin animé classique, on privilégie le rythme de 12 images par seconde. On dit que l’on travaille « sur 2 » : le temps d’exposition de chaque image est réparti sur deux visuels au lieu d’un seul. Comme au cinéma, une seconde comprend 24 images, le dessin va défiler deux fois sous les yeux du spectateur.
Désormais, ce sont les animateurs 2D qui se chargent de ce type d’animations. Ces experts du dessin et des techniques du mouvement se basent sur les story-boards fournis par les équipes de production. Ils commencent leur travail en dessinant les « extrêmes ». Ce sont les poses principales dans lesquelles le sujet subit les plus grands changements de position (généralement la première et la dernière image d’un plan-séquence). Entre chaque pose d’extrême, ils dessinent les « breakdowns » : les visuels intermédiaires qui permettent de décomposer le mouvement. Généralement, dans les grands studios d’animation comme Walt Disney, les dessins intermédiaires étaient dévolus aux jeunes animateurs, tandis que les dessinateurs principaux s’occupaient les grandes poses.
Encore aujourd’hui, les animateurs 2D ne dessinent en général que des « sketches ». Il s’agit de rendus au crayon graphite qui seront repris par les illustrateurs chargés de les mettre au propre. On « clean » ensuite les images en retraçant à la main le trait de contour par exemple. Puis elles sont transmises aux équipes de colorisation. Enfin, les visuels sont filmés un à un pour les transformer en fichier vidéo qui sera monté grâce aux techniques actuelles de la post-production.
Animation traditionnelle et programme informatique : de l’animatronique à l’image de synthèse
Bien que ce type d’animation reste traditionnel, la technique de la 2D a majoritairement recours au dessin assisté sur ordinateur. Les animateurs comme les illustrateurs et les coloristes utilisent en effet les programmes informatiques professionnels dès les premières étapes d’élaboration de leurs visuels.
La technologie offre en effet de gagner du temps et de réduire les coûts de production. C’est aussi un excellent moyen de simplifier les transferts d’images d’un service à l’autre et de favoriser la collaboration inter-équipes. Par exemple, les professionnels du nettoyage et de la colorisation travaillent sur le même logiciel, ce qui garantit de conserver les fichiers sans les endommager lors des transferts. En utilisant les outils informatiques, les équipes de créatifs peuvent aussi transiter d’un type d’animation numérique à l’autre, en travaillant constamment sur des fichiers dématérialisés.
Le recours à la technologie permet aussi de voir émerger de nouveaux emplois spécialisés, chaque expert s’occupant ainsi de sa partie, afin de proposer un rendu final global de très haute qualité. Car c’est aujourd’hui la méthode privilégiée pour faire un film d’animation, quel que soit le type de technique choisi. Chaque expert s’occupe de réaliser un élément de sa spécialité, puis les étapes de post-production rassemblent en un rendu unique toutes les parties provenant des divers services.
Le monde du digital et ses divers types d’animation
Les animations digitales ont conquis le monde de la production audiovisuelle au même titre que les professionnels du dessin assisté par ordinateur. En animation numérique, tous les visuels sont intégralement fournis par l’ordinateur : du processus de story-board jusqu’à la modélisation du mouvement, le paramétrage de l’éclairage et le réglage des mouvements de caméra.
C’est l’animation 3D qui est la technique la plus utilisée. Au sein de cette branche, existent divers types d’animation : le keyframe (animation avec les trajectoires) ou l’animation avec les squelettes virtuels notamment.
- Le keyframe (ou le mouvement d’images clés). C’est un type d’animation qui définit les visuels clés d’un objet et qui calcule automatiquement les images intermédiaires qui constituent l’intégralité d’une séquence animée (les fameux plans « extrêmes » des animateurs traditionnels). Dans ce type de technique, le designer fait office d’animateur principal, en indiquant à la machine les paramètres d’attributs du visuel : forme, texture, couleur, positionnement, focale de la caméra, etc. Ces données sont définies comme des valeurs numériques pour chaque image-clé et sont automatiquement modifiées en fonction de la vitesse et des changements de paramètres nécessaires au défilement entre deux visuels clés.
- L’animation avec des trajectoires. Les trajectoires sont des lignes droites ou courbes qui sont composées de points occupant une position dans l’espace à un instant donné. Ce type d’animation offre aux animateurs professionnels de définir les mouvements rapides des objets ou des personnages. C’est une technique qui est souvent utilisée pour animer les déplacements de la caméra dans un espace 3D.
Le digital emprunte à l’animation classique d’autres types de méthodes qu’il transpose sur logiciel. C’est le cas de l’animation par marionnettes virtuelles, directement inspirées des animatroniques traditionnelles. Une marionnette virtuelle suppose de créer une structure osseuse capable structurellement d’assumer des mouvements, comme la marche ou le saut. Elles requièrent de modéliser des logiques de transmission du mouvement réalistes. Ainsi, elles peuvent être anthropomorphes ou zoomorphes, mais doivent répondre à leur propre logique de mouvement.
Les professionnels utilisent aussi l’hybridation du mouvement, qui est un type d’animation qui résulte de la capture de mouvement et de la synthèse de mouvement. Cette méthode est issue de la capture numérique des actions d’être humains et de la détermination abstraite (via des modèles logico-mathématiques) de mouvements réalisables. Cette animation de type hybride se base sur la rotoscopie tridimensionnelle : l’ensemble de méthodes qui offrent l’enregistrement du mouvement d’un acteur réel vers un personnage virtuel.
Animation procédurale, dynamique du mouvement, animation de formes (déformation ou métamorphose) : tous les types d’animation contemporains sont étudiés au sein du cursus Design 3D & Animation de l’ICAN. Grâce à sa pédagogie d’exception et à ses partenariats avec les plus grandes entreprises d’animation, l’établissement est en mesure de garantir à ses étudiants une formation professionnalisante grâce aux périodes de stages et à l’alternance à partir de la 4e année.
Les types d’animation, du traditionnel au numérique, ne cessent d’évaluer en raison de la haute technicité informatique contemporaine. Aujourd’hui, il faut étudier la réalité augmentée et la réalité virtuelle afin d’obtenir un profil complet et attractif pour les recruteurs du secteur.