Construisez des systèmes mécaniques avec Gears
Mettez vous dans la peau d’un inventeur du XIXe siècle et imaginez les systèmes mécaniques des engins de demain : voici ce que vous proposent Samuel Jeannoutot, Gabriel Bois, Adrian Bednarowicz et Maxime Leroi, étudiants en 2e année de Bachelor Game Design à l’ICAN, au travers de leur jeu Gears. Plongeons ensemble dans leur univers pour découvrir les dessous du jeu.
En seulement 6 mois, les étudiants de l’ICAN ont créé un univers aux multiples inspirations, avec comme condition de réaliser un jeu 3D sur Unity en respectant le thème «MIN/MAX».
Une alternance entre conception et contemplation
La tension ludique de Gears naît de l’opposition marquée entre les deux principales options de jeu :
- La conception et l’accumulation : avec les outils dont le joueur dispose, il peut créer et accroître des systèmes, tant en taille qu’en complexité. Il dispose librement des objets partout dans l’espace de jeu et peut les agencer les uns avec les autres. Le joueur adopte ainsi une démarche créative proactive, s’exprime, expérimente.
- La contemplation, l’observation, la relaxation : avec la multitude de signaux et le fonctionnement répétitif et immuable de ses mécanismes, Gears présente un système de jeu hypnotique, face auquel le joueur peut se poser dans une démarche passive. Regarder plus que jouer, en admirant ce qu’il a créé.
Cette tension est d’autant plus marquée et mise en avant avec la scission que représente le changement de mode. La création active face à l’appréciation passive. « Ce n’est cependant pas du sens unique. L’utilisation du jeu est marquée d’aller-retours entre ces deux modes et le joueur ne reste pas constamment dans un état, il alterne entre les deux. » ajoute les étudiants.
Mais ce n’est pas tout. Les 4 étudiants ont cherché à surprendre le joueur tout au long de l’aventure en ajoutant des effets sonores en fonction du mode de jeu. S’il se trouve dans le mode conception, l’ambiance est assez calme pour laisser place à la concentration et à la réflexion. Les signaux visuels sont réduits, pour une meilleure clarté et une meilleure lisibilité.
Lorsqu’il bascule dans le mode observation, les sons d’engrenage se déclenchent et le fonctionnement des objets devient visible : ce qui doit tourner tourne, ce qui doit s’incrémenter s’incrémente, les signaux lumineux sont remplacés par des lumières plus agréables visuellement qui réagissent avec la vitesse de la rotation…
« Ces 2 ambiances sonores différentes permettent une transition du mode conception où le joueur conceptualise dans le calme, au mode d’observation où le joueur va voir le système se déclencher et l’ambiance sonore narrative se lancer. Tout cela dans le but de créer un effet “waow” en arrivant dans le mode d’observation. » complète les 4 étudiants.
Un univers créatif développé autour du style steampunk
Les mécaniques du jeu ont permis de déterminer des intentions et un univers, et plus particulièrement celui du steampunk. Il s’agit d’un courant littéraire dominé par la première révolution industrielle.
Le joueur voyage ainsi dans le temps et retourne à l’époque de la création des premiers trains et machines à vapeur. Cette révolution a permis de créer et imaginer des inventions jamais vues auparavant comme des dirigeables ou des trains. Les étudiants se sont donc inspirés de cette époque mais à une échelle micro via les engrenages qui composent ces machines.
« Nous voulions une ambiance chaleureuse qui se détache des aspects froids de la mécanique pure. » explique les étudiants. Pour ce qui est de l’interface du jeu, elle est minimaliste en mode observation et plus chargée en mode conception. Le dossier permettant de sélectionner et créer des objets reste simple et réaliste afin de coller à un aspect « inventeur qui dessine sur des feuilles ».
Léonard de Vinci a joué un grand rôle dans les illustrations. Les étudiants se sont notamment inspirés des schémas et images de ses carnets de notes pour réaliser les visuels du jeu.
De fait, les étudiants ont réfléchi à chaque détail pour que l’expérience de jeu soit mémorable. L’univers nous transpose dans les films de notre enfance tels que « La Planète aux trésors », « Dragon » ou plus récemment dans la série Arcane. Un travail abouti pour une immersion totale.