Ubisoft : Un nouveau modèle pour des franchises historiques – vers un géant européen agile et créatif
Alors que les rumeurs de rachat par Tencent ont suscité de vifs débats ces dernières semaines, Ubisoft a pris tout le monde de court en annonçant une manœuvre stratégique d’envergure : la création d’une nouvelle filiale regroupant ses licences phares Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six, appuyée par un investissement massif de 1,16 milliard d’euros en provenance de Tencent. Un mouvement qui cristallise à la fois une volonté d’indépendance, une réorganisation en profondeur, et une ambition mondiale réaffirmée.
Crédit : AFJV.com
Une réponse stratégique à une période de turbulences
Ce repositionnement intervient dans un contexte complexe. Ces dernières années, Ubisoft a connu des remous internes (scandales sociaux, reports de titres, résultats en demi-teinte) qui ont fragilisé son image et son modèle. Avec cette opération, l’entreprise opère un pivot décisif vers une structure plus agile, recentrée sur l’exploitation et le développement d’écosystèmes de franchises.
Plutôt qu’un rachat complet, Ubisoft a opté pour une montée en puissance sélective de Tencent à travers une prise de participation minoritaire dans une filiale distincte, tout en conservant la majorité du contrôle stratégique. Un subtil équilibre entre ouverture financière et indépendance créative.
Une entité dédiée aux blockbusters
La nouvelle filiale aura pour mission de transformer trois des plus grandes marques du studio en véritables plateformes multiplateformes : expériences narratives enrichies, contenus multijoueurs en continu, points de contact free-to-play, intégration de fonctionnalités sociales… Ubisoft ne cache plus sa volonté d’embrasser pleinement le modèle du jeu-service (GaaS), déjà adopté avec succès par d’autres grands noms de l’industrie.
La direction de cette filiale sera indépendante, avec une gouvernance dédiée et un pouvoir décisionnel renforcé sur les plans créatif, marketing et distribution. Objectif : réagir plus vite, innover plus fort, tout en construisant des univers pérennes capables d’attirer une audience toujours plus large.
Tencent : partenaire stratégique, mais à distance
Avec cet accord, Tencent obtient une participation économique d’environ 25 %, mais sans prendre le contrôle de la filiale. Plusieurs garde-fous ont été mis en place :
- Un lock-up de 5 ans
- Des droits de consentement limités
- Une obligation pour Ubisoft de rester majoritaire pendant 2 ans
De quoi rassurer les sceptiques sur la préservation de l’identité française d’Ubisoft et sur la gestion souveraine de ses actifs stratégiques.
Le regard de l’ICAN : former les talents pour un jeu vidéo en mutation
Dans ce nouvel environnement, les besoins en compétences évoluent. Game designers, développeurs, narrative designers, UI/UX specialists, data analysts, experts du live ops… autant de profils que les studios comme Ubisoft devront intégrer à grande échelle dans les années à venir.
C’est là que les écoles comme l’ICAN jouent un rôle fondamental. En formant les futures générations de professionnels du jeu vidéo, l’ICAN anticipe les transformations du secteur. Ses formations orientées autour du game design, de la production ou encore de la création d’expériences immersives sont en phase avec les ambitions des grands studios.
Le partenariat stratégique entre Tencent et Ubisoft est un tournant. Il montre à quel point la création de valeur dans le jeu vidéo ne repose plus uniquement sur la sortie ponctuelle d’un titre AAA, mais sur la construction d’univers vivants, transmedia et durables.
Pour rester compétitive, la France devra s’appuyer sur ses talents. Et c’est dès maintenant, dans les écoles comme l’ICAN, que ces talents s’épanouissent.